Le quantique aurait un impact aussi important que celui de l’IA

Le quantique aurait un impact aussi important que celui de l’IA

Le gouvernement fédéral a réservé 360 millions de dollars dans son budget 2021 à l’élaboration d’une stratégie nationale de l’informatique quantique pour faire du Canada un leader mondial de ce secteur en émergence.

Le quantique est souvent illustré par ce fameux paradoxe du chat dans une boîte. Dans un monde binaire comme celui d’un ordinateur traditionnel, il ne peut être que dans un des deux états possibles : mort ou vivant. En quantique, il est non seulement à la fois mort et vivant, mais il peut aussi être dans un nombre infini d’états entre ces deux extrêmes.

Un ordinateur quantique ne repose pas sur des uns et des zéros, mais sur un nombre beaucoup plus grand de variables, ce qui, toujours en théorie, le rend infiniment puissant.

En réalité, les premiers ordinateurs quantiques sont environ 10 000 fois plus puissants que les ordinateurs traditionnels. Pour bien des industries, cela suffit à rendre gigantesque leur potentiel de transformation.

« D’ici trois à dix ans, l’impact industriel et économique du quantique sera au moins aussi important que l’intelligence artificielle l’a été ces dernières années », lance d’entrée de jeu Jean-François Barsoum, directeur principal de l’innovation pour IBM. « Nous en sommes en ce moment au même stade que l’était l’IA en 2012, quand elle sortait du stade de la recherche universitaire et s’approchait d’une adoption commerciale plus répandue. »



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C’est la valeur, en milliards de dollars, que pourraient prendre en 2030 les technologies quantiques, en plus d’employer 16 000 personnes, selon le Conseil national de recherches du Canada
L’exemple facile à utiliser pour illustrer ce que cela signifie est le suivant : il y a cinq ans, le mot « algorithme » était utilisé à peu près exclusivement par des gens du monde des technologies. Aujourd’hui, dans bien des industries, une entreprise qui n’a pas ce mot dans sa mission d’affaires n’est tout simplement pas dans le coup.

Développer en quatre étapes

La bonne nouvelle, selon IBM, est que le Canada est bien placé pour profiter de l’émergence anticipée des technologies quantiques, même si plusieurs considèrent ces technologies comme de la science-fiction.

« On peut déjà identifier certains domaines où les applications sont prometteuses. On peut faire des simulations qui accélèrent la mise au point de nouveaux médicaments, optimiser des modèles financiers pour les rendre plus performants, ou mieux prédire le comportement de certaines technologies environnementales », avance M. Barsoum.

Le Canada est un des pays du G7 qui investit le plus dans le quantique. Le nombre de nouvelles entreprises canadiennes qui s’y spécialisent est particulièrement élevé. Mais le cœur de l’informatique quantique se déplace de plus en plus vers la Chine, qui a fait des percées majeures dans ce secteur dernièrement.

Le Canada peut toutefois continuer d’être un leader, croit IBM, à quatre conditions : il doit ouvrir des centres d’excellence pour attirer les spécialistes, créer des compétitions ciblées pour améliorer la technologie, financer des projets d’envergure nationale pour stimuler la croissance d’un écosystème et assurer un financement, sous forme de capital-risque, aux entreprises en démarrage.



On peut déjà identifier certains domaines où les applications sont prometteuses




— Jean-François Barsoum
« On a vu avec l’IA l’importance de créer un écosystème comprenant des chercheurs et des universités, de grandes entreprises et des start-up. Au-delà du financement, le rôle du gouvernement est d’agir comme une bougie d’allumage et d’accélérer la collaboration entre le secteur universitaire et le privé », ajoute M. Barsoum.

Beaucoup d’argent est en jeu. Selon le Conseil national de recherches du Canada, en 2030, les technologies quantiques pourraient valoir 8,2 milliards de dollars et employer 16 000 personnes. En 2040, elles pourraient représenter 50 % du secteur mondial des technologies, générer des revenus de 142 milliards et compter 229 000 emplois.

Source :

Alain McKenna
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